Et si mieux communiquer, ça commençait d’abord par mieux communiquer avec soi-même ?

Connaissez-vous la Communication non violente (aussi appelée CNV) ?

C’est un outil clair, concret et pratique mais aussi très puissant pour améliorer notre relation à autrui et à nous-même, bien au-delà d’une simple technique de communication.

La CNV invite en effet à devenir de plus en plus conscients de nos perceptions, émotions, désirs et besoins ; à être précis et sincère dans la manière de nous exprimer tout en portant sur l’autre (et sur soi-même) un regard empreint de respect et d’empathie. Elle est un véritable art de vivre la relation.

Origines

Marshall Rosenberg a conçu cette approche dans les années 60 en s’inspirant des travaux du psychologue américain Carl Rogers, dont il fut l’élève. Ce dernier, l’un des pionniers de l’approche humaniste en psychologie, a développé une forme de psychothérapie centrée sur la personne, tenant compte de ses attentes, ses valeurs et ses ressources pour un accompagnement empreint d’empathie, d’une bienveillante neutralité et d’authenticité. Une approche inspirante !

La CNV n’est en aucun cas une thérapie, toutefois elle peut avoir des retombées positives en terme de connaissance de soi.

La pratique permet de renoncer à tout jugement de l’autre pour sentir ce qui se passe en soi, tout en favorisant une collaboration mutuelle.

L’essentiel

En apparence, le processus est simple et tient en 4 points.

  1. Toute situation doit pouvoir être observée sans juger les autres.
  2. Chacun doit apprendre à exprimer son propre ressenti ;
  3. à exprimer ses besoins ;
  4. à formuler ce qu’il attend de l’autre.

Voici quelques précisions sur le processus concret, reflet de ma compréhension personnelle (merci de votre indulgence si vous êtes un spécialiste de cette approche).  Il implique 4 étapes :

OBSERVER = distinguer :

  • « ce qu’il s’est passé » (une observation neutre de la situation, telle qu’une caméra aurait pu l’enregistrer)
  • de « ce que je crois –  souvent de bonne foi ! – qu’il s’est passé » (mais qui est en fait teinté de mes jugements, interprétations, évaluations, réactions).

RESSENTIR : discerner ce qui est éprouvé au sujet de « ce qu’il est passé » (émotions, sentiments…)

IDENTIFIER LE(S) BESOIN(S) : chercher le(s) besoin(s) non satisfaits qui est/sont à la racine  des ressentis

FORMULER UNE DEMANDE : quelque chose que je souhaite de l’autre dans l’instant présent en termes d’action concrète, positive, réalisable. La demande est négociable (ce n’est pas une exigence).

Je trouve particulièrement puissante la pratique de la première étape (« observer »). Elle demande une volonté d’aller au-delà de la réaction et de l’envie d’avoir raison. Pas toujours évident au début mais cela crée une telle ouverture dans la relation ! Et avec un peu d’entrainement, cela devient facile (si si).

La deuxième étape (« ressentir ») est un très bon moyen d’apprendre à reconnaitre et apprivoiser ses émotions. Utile pour tout le monde et encore plus si l’on est hypersensible.

Ce qu’il y a d’étonnant avec le troisième point (« identifier les besoins »), c’est que le simple fait de reconnaitre, en soi, la présence d’un besoin insatisfait, suffit déjà à faire baisser la pression intérieure.

Quant à la dernière étape, « comment formuler une demande qui ne soit pas une exigence et qui soit concrète », quelle découverte aidante cela a été dans ma vie !

En savoir plus

Vous trouverez, si cette pratique vous intéresse, plus d’informations ici :

Vous pouvez également lire « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » de Marshall B. Rosenberg.

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